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Petite histoire du tabou de l'endométriose

La “redécouverte” récente de l’endométriose n’a rien à voir avec de quelconques progrès médicaux. La maladie est connue depuis longtemps, au moins depuis la Grèce Antique. Dioscoride au 1er siècle décrivait déjà les symptômes de l’endométriose avec précision.

 

 

L’endométriose est restée dans l’ombre très longtemps et cela est directement lié au tabou des règles. La femme qui a ses règles est considérée comme impure dans les trois religions monothéistes. La genèse annonce aux femmes qu’elles enfanteront “dans la douleur”. Pour la journaliste et féministe Elise Thiébaut, auteure du livre Ceci est mon Sang, Petite Histoire des règles, de celles qui les ont et de ceux qui les font (La Découverte, 2017)cela a peut-être contribué à considérer comme normales les douleurs menstruelles. “Les femmes s’estimaient plutôt chanceuses de ne pas souffrir pendant leurs règles,” dit-elle.

 

 

Au Moyen-âge, l’endométriose est perçue comme signe de possession démoniaque. Les femmes subissent des séances d'exorcisme, et sont parfois mises à mort. Au XVIIIe, diagnostiquées comme étant folles ou nymphomanes, elles sont enfermées dans des asiles.

 

 

La maladie est théorisée pour la première fois en 1858 sous la plume du médecin Armand Trousseau. En 1927 John A Sampson donne à la maladie son nom, “endométriose”. Pourtant, les douleurs bien réelles des femmes sont souvent considérées comme imaginaires et mises sur le compte de l'"hystérie" par une grande partie des médecins.

 


Le tabou des règles, allié à une minimisation de la parole des femmes, peut expliquer pourquoi la maladie est restée aussi longtemps dans l’ombre, selon Elise Thiébaut. Même si les symptômes, eux, sont bien connus depuis longtemps.

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